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Je voulais faire un article simple sur « comment l’hypnose agit sur le cerveau ». Il se trouve que 1. les références disponibles sont assez… peu accessibles au commun des mortels, enfin cliniques quoi, et peu nombreuses, et surtout que 2. en fait on dirait que personne n’en sait rien ou pas grand chose.
L’hypnose ça marche, ça fait ses preuves mais ça reste un truc un peu mystérieux. Le nombre de gens qui ont changé grâce à l’hypnose ne se compte plus et le milieu médical l’utilise de plus en plus, ce qui en officialise la crédibilité et le sérieux.
Bref, je ne suis pas (encore?) chercheuse (ce n’est pas plus dans mon plan de carrière que ça mais sait-on jamais ^^), j’ai tâché de rassembler et de simplifier quelques données, l’article évoluera certainement, mais en attendant, j’ai écrit celui-là.
L’hypnose, « état modifié de conscience », laquelle?
« Romain n’est pas conscient de l’image qu’il renvoie aux autres » est différent de « Romain n’est pas conscient » tout court.
On peut donc déjà parler de conscience de soi.
Quand on fait une « tentative de méditation » ou de l’hypnose, on prend un temps pour être présent à soi. Cette notion de présence à soi revient souvent, et donc on pourrait lui opposer la notion d’absence de soi ; revenir à soi veut dire que d’habitude on est parti. On est parti à travailler, à s’occuper de quelqu’un, à faire des courses pour quand on n’oublie pas de manger, des fois on oublie même de dormir, on part de soi pour éviter de s’y faire face et on s’ennuie au 3ème jour de vacances ou on s’occupe pour ne pas penser à ses problèmes.
Sans même coller à ces exemples un peu caricaturaux, on est presque toujours (pré)occupés par quelque chose que ce soit sympa ou pas. Et à partir de là, on est absent. On est dans un état d’absence. Et pour changer on doit passer par un état de présence.
Un état de présence, ça peut être accueillir ce qu’on ressent, s’écouter. Mais pas juste « Oui j’accueille ma douleur et je m’écoute et j’ai mal j’ai compris merci », s’écouter à un niveau profond. Et ce niveau profond, non seulement on n’a pas franchement appris à y avoir accès mais en plus ça nous arrange bien parce que qui a envie d’écouter « Change de travail, tu vas être en galère pendant 2 ans, certes » et de se retrouver avec d’autres difficultés… mais quand la suite de la phrase est « mais au moins tu ne finiras pas à l’hôpital »?
Bref, passer d’état d’absence à état de présence.
Ca pourrait être aussi facile que de passer de stress à plaisir quand on prend 10 minutes pour manger un fondant. D’ennui à curiosité quand soudain quelque chose de bizarre arrive. De « Bordel!!! » à « Ouaaaah » quand on se fait bousculer dans le métro et qu’on croise une fille canon. Changer d’état de conscience, oui, on sait le faire, certains arrivent à passer très vite de la colère à la joie, et puis chez d’autres la colère va camper de quelques heures à quelques années.
On peut donc avoir recours à l’hypnose, si on le veut et si on est prêt : ici, on va donc accepter au moins le temps de la séance de laisser certaines certitudes de côté, de remettre en questions certaines croyances et de lâcher prise sur certains attachements émotionnels et là, parce qu’on vient pour ça, on s’autorise à revenir à soi, on permet à certaines barrières de s’abaisser, on prend le temps et c’est plus facile (d’autant plus qu’on est pas tout seul, ça compte).
En soi, pas besoin de consulter qui que ce soit pour ça. Maintenant dans un autre registre, je sais que j’ai pris des cours de yôga parce que je trouvais toujours le temps de faire autre chose que ça chez moi et qu’au moins en allant à un cours, dans un endroit et à un moment exprès, là au moins j’en faisais. La séance d’hypnose, c’est aussi un cadre sécurisant pour faire les choses comme elles le méritent : bien.
Et donc pour la conscience de soi, dans une séance on peut apprendre des choses sur soi parce qu’on nous demande souvent de réfléchir différemment, donc on se re-découvre et on élargit ses perceptions de soi-même.
L’hypnose, laquelle?
Il arrive à beaucoup de gens à la fin d’une séance de dire « Mais on a pas fait de l’hypnose là? » Ca peut être intéressant de vous poser ces questions, juste pour vous :
- qu’est-ce que vous vous attendez à vivre en faisant de l’hypnose?
- qu’est-ce qui pour vous validerait qu’il y a bien eu de l’hypnose dans votre séance?
Je pratique l’hypnose ericksonienne. Et il y a plein de façons de la pratiquer, des fois j’accompagne quelqu’un dans « l’état hypnotique » et après je lui propose une sorte de travail. D’autre fois je demande à la personne de parler les yeux fermés pendant toute la séance et j’adopte une « stratégie » de conversation qui va l’aider à changer. Ca pourrait très bien se passer les yeux ouverts d’ailleurs mais après tout on ne parle jamais les yeux fermés alors rien que ça, ça modifie quelques perceptions. Milton Erickson, Monsieur Hypnose, souvent il racontait des histoires et les gens changeaient.
Bref il n’y a pas franchement de règles établies ici, juste des principes, et tant que la personne change ce qu’elle est venue changer je crois qu’on s’en fout de comment ça se passe, enfin après évidemment c’est intéressant et d’ailleurs ça a été étudié pour qu’on puisse en faire profiter plus de monde, mais bref ; les gens changent.
Il y a d’autres façons de pratiquer l’hypnose, d’autres courants, d’autres méthodes, ou comme on voit en spectacle par exemple.
Il y a aussi des études sur une certaine proportion de gens, qui sont faites, on applique la même chose à tout le monde pour mesurer mais personne n’est fichu pareil donc pour l’instant ça ne vaut pas grand chose.
Tout ça fait que du coup ça devient compliqué à mesurer.
Un paragraphe qui nous avance bien n’est-ce pas.
Et le cerveau dans tout ça?
Pour être volontairement simpliste, on va dire que la méditation c’est « assied-toi et ne fais rien ». En hypnose comme en tentative de méditation, on ne fait pas rien, soit on imagine quelque chose soit on s’entraine à ne rien faire. Mais ces deux pratiques font a priori aller le cerveau de la personne lambda dans la même direction ; celle où on se libère.
Cela dit, en méditation on se focalise sur un objet de concentration tout le long de la technique, et en hypnose on s’intéresse à plus de choses tout en les choisissant bien. Donc dans le cerveau ce n’est pas tout à fait pareil mais ça se ressemble.
En tout cas parce qu’on laisse tomber ces barrières et qu’à l’aide de certaines techniques on coupe les pensées, on calme le mental, on s’en libère, le cerveau a beaucoup moins de choses à faire.
Et il se trouve que, quand le cerveau ne fait rien, paradoxalement il est plus actif. Eh oui parce que d’habitude on est focalisé sur une chose à la fois, on est hypnotisé par quelque chose, et on passe d’une chose à une autre selon son degré d’attention. Mais quand on enlève ça, le cerveau n’a plus à se concentrer sur cette chose, à solliciter à fond juste quelques unes de ses fonctions. Il lâche prise sur celles-ci et ça permet à toutes les autres de s’éveiller et de s’exprimer.
Du coup, comme tout le monde est réveillé, on a accès à beeeaaauucoup plus de choses que d’habitude!
Imaginez 100 bonhommes dans votre cerveau. 10 travaillent, toujours les mêmes (c’est une image, ça n’a rien à voir avec le supposé « on n’utilise que 10% de notre cerveau ») Ils savent faire plein de choses mais pas tout. Mais ils sont du genre à croire qu’ils savent tout faire, enfin au moins 7 d’entre eux, et les autres ont beau être 90 qui savent plein d’autres choses, ces 10 là se disent qu’ils gèrent suffisamment bien tout seuls. Vous ne pouvez pas envoyer un courrier aux autres, les 10 le reçoivent AVANT, POUR EUX (des fois un courrier filou passe quand même). Pendant ce temps, les 90 regardent ce qu’ils font, ce qu’on vit, ce qui se passe ailleurs, jouent aux playmobils, discutent, bon. L’hypnose, c’est un peu dire à ces 10 là « Les mecs! Venez jouer aux playmobils avec nous », et ils apprennent des nouvelles histoires.
« Faire appel à toutes ses ressources internes », on dit 😉
Donc entrainez-vous à ne rien faire, faites confiance à votre cerveau et petit à petit votre vie deviendra naturellement beaucoup plus facile à gérer 🙂
Des remarques? Des choses à corriger ou ajouter? Bonjour?
Les commentaires sont à vous! <3
Sources :
Comment l’hypnose agit-elle sur le cerveau? (France Culture)
States of conciousness (Hypnosis Tools)
… et d’autres petits trucs ici et là.
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Merci pour ces explications ! Je les trouve très claires ! Et j’adore la métaphore des 10 petits bonhommes ! Ca donne envie de se poser, et de ne rien faire ! 😉
Clair et ludique!
Cela donne envie de creuser, ou de ne rien faire 😉
Tout est une question d’équilibre évidemment 😉
Mémoire cellulaire ou Hypnose spirituelle……..Super intéressant, moi j’adhère!!! 😉
Bonjour 🙂
Bonjour, très intéressant, cela m’ouvre des fenêtres pour mes prochaines séances, merci
Génial Isabelle, j’espère que tes clients en profiteront 😉
Bonjour,
Votre article est très intéressant car il explique fort bien ce qu’est l’état hypnotique. Lorsque je reçois des patients en hypnothérapie, je suis souvent confronté à leurs questions. Qu’est-ce que l’hypnose ? Est-ce dangereux ? Vais-je dormir ? Vais-je me réveiller ? L’emploi de métaphores (vous le faites très bien) est juste le meilleur moyen de leur expliquer clairement ce qu’est l’hypnose (et ce que n’est pas l’hypnose).