Hello!
Je vous avais dit au début du blog que je faisais un petit « hypno-challenge » pour apprendre à m’anesthésier une partie du corps. Aujourd’hui on va parler des différentes douleurs et de ce qu’on peut (ou pas) faire avec, ce qui sera l’occasion de revenir sur ce début d’expérience pour moi. Mais avant toute chose, très important…
Avertissement!
L’hypnose ne se substitue pas à la médecine! Toute intervention sur une douleur doit se faire en parallèle avec votre médecin et après un bilan médical. Vous devez lui parler de ce que vous faites en hypnose pour votre suivi et votre traitement si vous en avez un.
Les différents types de douleurs
Selon ce que vous ressentez et l’origine de votre j’ai-mal, on ne va pas travailler de la même façon.
La douleur aigue est immédiate et concerne par exemple les coups, blessures, brûlures, piqûres. On peut aussi mettre là dedans les contractions des muscles, pendant les règles ou l’accouchement en particulier. Il y a aussi les rages de dents, maux du dos et de la tête, Et puis les douleurs qu’on peut prévenir, comme les tatouages, les épilations ou s’arracher un pansement 🙂
La douleur chronique, c’est quand un symptôme ne répond pas aux éventuels traitements et s’installe. Il peut y avoir une déficience ou une maladie quelque part, mais parfois, les examens médicaux ne donnent rien et on se retrouve avec une douleur dont on ne sait plus trop quoi faire, qui peut être d’ordre plus psychologique qu’autre chose. On sera alors amené à travailler sur les émotions, les traumatismes, le stress, etc.
La douleur est un message, un signal qui doit être pris en compte quelle que soit son origine et sa nature. Ca veut dire que quelque chose ne va pas et qu’il faut le régler. D’ailleurs, ça ne sert à rien d’aller chez le médecin en ayant hypno-anesthésié votre douleur : si jamais vous maitrisez bien vos techniques, réveillez-la au moins pour le diagnostic qui vous permettra d’aller mieux!
Les différentes techniques d’anesthésie en hypnose
L’anesthésie est l’absence de sensation. On parle d’analgésie en absence de douleur. C’est un phénomène hypnotique comme un autre. Dans le guide à télécharger je vous propose à un moment de créer une sensation de chaleur par exemple, eh bien le mécanisme est le même, mais à l’envers. C’est une capacité naturelle qu’on a sans souvent s’en rendre compte : quand vous réalisez que vous avez un bleu mais que vous ignorez complètement comment il est apparu, ou quand vous êtes tellement passionné par un film que vous en oubliez votre position inconfortable, vous produisez en fait votre anesthésie.
L’anesthésie hypnotique pour remplacer les produits est de plus en plus utilisée en chirurgie. En plus, ça évite le contre-coup du produit toxique que le corps doit gérer après, ce qui n’est pas souvent agréable. Vous trouverez sur le net plusieurs reportages sur le sujet.
Evidemment, l’hypnose et la douleur se retrouvent dans bien des cas hors du bloc opératoire et c’est ce que vous allez pouvoir explorer aujourd’hui. Je vous avais dit que je le répèterais souvent : tout ce sur quoi on se focalise s’amplifie. Pour diminuer une douleur à un endroit, on va plutôt chercher à diminuer les sensations d’un autre endroit du corps qui n’a pas mal pour faire un transfert du phénomène ensuite. Les techniques suivantes sont à appliquer une fois que vous êtes un hypnose. Je complèterai cet article par encore d’autres possibilités plus tard, car celui-ci va vraiment être trop long sinon 🙂 Pour mieux vous rendre compte des effets, notez votre douleur de départ sur une échelle de 1 à 10, vous y reviendrez de temps en temps pour voir cette note baisser.
Quand vous allez voir un praticien, vous discutez de ce que vous aimez, et il l’adapte de manière à produire l’effet que vous recherchez, qui vous soulage. Par exemple, souvent l’eau ça détend mais sur quelqu’un qui a une phobie de l’eau ben, ça va pas l’aider.
La dissociation
Ce procédé consiste à réellement s’évader, à justement se focaliser sur autre chose que la douleur, pour s’en dissocier, s’en déconnecter. En général on choisit de se projeter, avec le plus de conviction possible, dans un environnement apaisant et réconfortant, en portant particulièrement l’attention sur ce qu’on voit et entend. On peut aussi s’identifier à autre chose, comme à… une chenille dans un broccoli, euh, un arbre, de la pâte à modeler je sais pas, ce qui vous amuse quoi. Et vraiment s’associer à ça au maximum (eh oui, ça doit faire tout drôle d’être violet!) C’est intéressant de faire ça quand vous n’avez pas mal, et d’associer cet environnement à un geste (réunir les mains par exemple), comme ça quand vous avez mal, vous faites ce geste et vous retrouvez plus facilement tout ce que vous y avez mis.
La technique du gant
Très connue, surtout pour les enfants qui ont peur des piqûres (mais ça marche aussi après 8 ans donc allez-y), cette technique consiste à enfiler des gants imaginaires successivement de manière à éloigner de plus en plus la sensation. A chaque nouveau gant rajouté, la sensation est plus faible. Après, vous pouvez transférer l’anesthésie à l’endroit que vous voulez, comme je vous le disais plus haut. La pommade magique ça marche aussi.
Changement de perceptions
Admettons, pour quelques minutes, que vous teniez votre douleur dans votre main (jouez le jeu et faites le geste, quoi). A quoi elle ressemble? De quelle couleur elle est? Décrivez-vous cette douleur le plus précisément possible (texture, taille, poids, motifs Desigual …) (en langage technique on parle de sous-modalités) A moins que ce soit plutôt du bruit, ou une musique? Quand vous avez une bonne idée de tout ça, commencez à changer ces paramètres un a un. Ca fait quoi si votre douleur passe de rouge à bleu ciel? Si au lieu d’être une boule dense et visqueuse ça devient du coton? Si au lieu d’être de la techno ou du grind core c’est de la flûte traversière, ou la BO de Fantasia? Lorsque vous arrivez à changer tout ça, vous pouvez même faire glisser votre sensation à un autre endroit…!
Métaphores
Je vous en ai déjà parlé dans l’article pour gérer la négativité, à quoi vous pourriez comparer votre douleur? Plus vous développerez sa métaphore, plus il vous sera facile de raisonner uniquement en fonction de celle-ci. Ca a plus de sens pour les douleurs dont l’origine est éventuellement émotionnelle. Que voulez-vous faire de marteau-piqueur, comment voulez-vous calmer ce volcan, de quoi y-at’il besoin pour que cette pince dans le dos se relâche? Avant d’agir, comme vous avez appris à dialoguer avec votre inconscient, demandez-lui si le marteau-piqueur sert à quelque chose (demandez lui dans chaque cas de toute façon)
L’importance de vos suggestions
Le cerveau ne retient pas la négation, donc si vous lui dites « je n’ai plus mal », vous ne faites que focaliser son attention sur le mal. Donc si vous vous faites des suggestions pendant votre technique, veillez à les formuler au positif! (« la sensation diminue », « je me sens de mieux en mieux », etc)
Mon expérience d’hypno-anesthésie
Bon, je vais pas y aller par quatre chemin, pour l’instant c’est pas franchement concluant. MAIS mon expérience ne dit rien sur la votre. En effet je pars avec quelques « mauvais points » :
1. je n’ai aucune douleur (mince alors, pas de bol!), ça demande pour ça de s’en créer une, je n’ai pu donc travailler que sur un seul type de douleur : la pince à linge sur le nez, et me piquer un bras avec un couteau, ce qui demande de se schizophrénier un peu (un bras endormi et un bras agressif, vous imaginez)
2. je n’ai jamais réagit à l’hypnose par une quelconque sensation. Dès le début, tous mes indicateurs de transe ont été des mouvements, des bras ou de la tête, et ça s’arrête là. Comme je vous le dis toujours, chacun réagit à sa façon, et je connais certaines personnes avec une bonne expérience en hypnose qui n’ont jamais eu de mouvements, ou très tard. A partir de là je me dis que n’ayant pas de sensations, pour avoir une absence de sensation ça va être compliqué. Quand j’ai imaginé que mon bras gauche était mort-vert-pourri et que le reste de mon corps pétait le feu d’orange de violet et de paillettes (on teste hein), ben j’ai juste eu un mouvement du corps vers la droite… Quand en formation mon collègue m’a proposé d’imaginer mon bras dans un sarcophage au milieu de la mer (pourquoi pas après tout), mon bras n’arrêtait pas de sursauter pour en sortir. Donc réaction, mais pas la bonne :-/ D’ailleurs, oublier l’inconfort de mes escarpins ou d’une chaise parce que je passais un super moment, ça m’est jamais arrivé (enfin je l’ai peut-être justement pas remarqué donc oublié, aussi, mais bref)
3. j’ai tout essayé toute seule, là où ç’aurait été plus évident de faire ma transe et mon anesthésie et qu’un partenaire teste de temps en temps sans m’avertir pour voir où j’en suis. En formation, beaucoup font l’erreur de dire à leur sujet « Dans quelques instants je vais te pincer pour voir si tu sens quelque chose », ça marche pas! Ca ramène tout de suite le sujet à son corps et ses sensations, donc le faire tout seul, ça revient un peu au même…
Voilà, à poursuivre donc! En ce qui me concerne je préfèrerais avoir recours à l’aide d’un praticien, je pense que ça m’aiderait. Je me dis que c’est quand même facilitant de ne pas avoir à se concentrer sur tous les aspects de l’anesthésie et de se laisser guider pour commencer, mais ça n’engage que moi. Je vous tiendrai au courant évidemment 🙂
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